Vous allez vous aimer les uns les autres, bordel de merde ?

life is getting esoteric
it’s like in the morning when i’m dreaming
and everything is so pristine
it’s just a seven hour movie
and i’m in every scene
maybe i should write it first
and do the living after
life is so much cleaner on the page

(Kevin Moore, “On the Page”)


Ermites, bergers, navigateurs en solitaire… Ce désir – ou cette nécessité – d’être isolé de la société… Je fais souvent miroiter l’élevage de chèvres dans le Larzac comme alternative à mon métier, mais au final je me dégonflerai toujours. Pourquoi ? Parce que je suis un misanthrope social. Qu’est-ce t’à dire ? Tout simplement que je n’aime pas les gens, mais que malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à me défaire de la nécessité de fréquenter les individus. Pire, j’aime même plutôt ça ! Mais voila vous savez, il existe cette fameuse règle du quotient intellectuel, qui veut qu’on multiplie le diviseur par le nombre de personnes assemblées. (Ce qui revient à dire que plus le temps passe, plus l’espèce humaine s’abime dans les tréfonds de la bêtise. Mais il y a une solution.)

J’abhorre les relations humaines telles que généralement entendues. C’est effrayant cette aisance qu’a l’humanité pour tout complexifier à outrance. “Les humains passent leur existence à l’intérieur d’un labyrinthe. S’ils arrivent à en sortir et s’ils n’en trouvent pas d’autre ils en créent un… Quelle est cette passion pour l’épreuve ?” (Frank Herbert dans L’incident Jésus, et accessoirement ma signature de mail, désolé pour la redite, mais je n’envoie pas de mail personnel à tout le monde, et ce n’est pas dans mon intention non plus, cf paragraphe précédent ;))  Dans cette logique donc, la simple notion de culture d’entreprise me cause immédiatement des crises d’urticaire, et les coups de pute entre collègues ou amis quant à eux dépassent totalement mon entendement.

Une explication simple de la chose doit être que I just don’t care. Mon seul esprit de compétition est une pure extension de ma drosophilie maladive, une quète bête et méchante de la perfection, et donc un désir d’égaler ou de dépasser les meilleurs, mais à aucun moment de leur écraser la gueule sous mon talon crotté. Et à côté de ça, on ajoute une bonne dose de fatalisme à la Russe (pourtant je n’ai pas vraiment de racines slaves il me semble ? We’re all going to die, there’s nothing but suffering ahead of us, it’ll all end in tears… But at least there will be symmetry. – JMS) qui n’arrange rien, et hop. (Promis j’arrète les parenthèses interminables, enfin après celle-ci, qui d’ailleurs ne compte pas, vu qu’elle n’est pas au milieu d’une phrase, donc ne dérange pas la lecture, non ? Et quand bien même, vous n’avez qu’à relire le tout en zappant les parenthèse, enfin. Bon de quoi on parlait ?) Du coup il est extrèmement difficile pour moi de détester quelqu’un ; si je n’ai pas d’atomes crochus avec une personne, je vais l’éviter tout simplement, arborant si nécessaire le gai masque de l’hypocrisie pour justement ne pas, disons-le crûment, foutre la merde. La contrepartie est également vraie, en grande partie en raison du fatalisme j’imagine, mes sentiments positifs sont rarement exacerbés. Disons-le tout net, je suis gris. “Je ne veux plus voir ta gueule” / “Ca va pas être possible” / “T’es viré” / … ? OK, je ravale ma fierté pendant quelques temps, et puis un peu de sport et de musique violente pour passer les nerfs, et on tourne la page. Life goes on. J’irai pas poster des photos de mon ex à poil – ou sans poils – sur tout le net parce qu’elle s’est barrée avec une autre fille (et non, c’est un EXEMPLE, je n’en ai encore rendu aucune lesbienne, tout juste bi, au pire. Ah et zut, j’avais dit que j’arrêtais les parenthèses, bon, ni vu ni connu), tant mieux pour elle, même. No hard feelings.

Bon le problème du train of thought, c’est qu’il peut dérailler, surtout quand on fait 36 choses en même temps et qu’on n’a pas envie d’arrêter de taper son texte pour reprendre plus tard. Et aussi que je ne suis plus sur de savoir où je voulais en venir. Dire que vous avez lu jusqu’ici – ou pas d’ailleurs, haha.

Tiens, demain c’est la Saint Valentin. Je pourrais cracher ma haine sur cette fête, mais ça serait tellement téléphoné que je vais m’abstenir. Je vais juste conclure ce post inutile et retourner bosser. Pourquoi les gens se compliquent la vie ? Pourquoi c’est si difficile de prendre les choses comme elles viennent ? De ne pas mélanger les torchons et le courgettes (?) Allez, on en rajoute une couche, Carpe diem quam minimum credula postero – ça en devient lassant de m’entendre dire ça – tiens au passage c’est aussi dit à gauche dans l’humeur, Gather ye rosebuds…, mais le temps s’écoule inexorablement, et je sens chaque jour la vitalité diminuer en n’ayant même pas encore trente ans. Le moins que l’on puisse faire, c’est juste d’essayer de vivre selon ses convictions, éviter les prises de tête inutiles, et ne jamais se dire que l’on ne peut rien y faire. Une seule personne peut changer le monde. La légende raconte que si la 1ère guerre mondiale a éclaté, c’est parce que le chauffeur de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche a machinalement tourné à gauche, par habitude, au lieu de prendre à droite le nouvel itinéraire plus sur… Assassinat, guerre, millions de morts, à cause d’un virage.

Le contrepoint évidemment c’est la nécessité d’assumer les conséquences de ses actes. Assumons. Agissons et assumons. Allez, bonne nuit, fidèle lecteur qui s’est perdu à lire cet assemblage de n’importe quoi. C’est la seule et unique fois, ou pas.

The past tempts us
the present confuses 
the future frightens us
and our lives slip away, moment by moment, lost in that vast, terrible in-between

JMS (encore)

One Reply to “Vous allez vous aimer les uns les autres, bordel de merde ?”

  1. 🙂 Ca vient du coeur tout ça dit donc. Beaucoup de vrai dans ce que tu dis, je suis assez d?accord…pour les prises de têtes inutiles…piou…yep…trop souvent.
    Garder ses convictions, tout en étant attentif à celles des autres, être motivé et se concentrer sur ses objectifs de vie: Si avec ça nous ne pouvons pas faire de grandes choses !

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